CÉLESTE CANICULE

 

celeste-canicule (1)

 UP du 28 /03 /14 : Ce texte en format audio ICI 

 

Voici ma seconde contribution au site Polyvalence .Ce n’était pas un exercice évident. Le but est de recueillir des témoignages . Cette fois-çi, le thème est axé sur les TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) Ce n’est pas du tout évident à dévoiler publiquement, les failles si personnelles et intimes. J’espère simplement et sans prétention que ce texte contribuera à justement lever humblement le voile, un peu plus, sans trop de complaisance.

CÉLESTE CANICULE

S’élever. Ne plus toucher ce sol si bassement terrestre ni la gravité du lourd réel pour accéder aux volutes si cotonneuses de la plénitude. Ne plus avancer ou reculer, s’envoler. Cordialement céder l’espace alloué, et ce dès le premier tour, comme au si malsain jeu des chaises musicales. Demeurer au quai de tous les trains et de ses rails d’opportunités si mortellement encrés. Contempler de si haut les mortels s’ engouffrer dans leur précieux wagons d’ambition. Se délecter de se délester d’une trop pesante enveloppe organique dont le noir vortex circulaire se situe entre sa matrice et le cortex. Vérifier qu’il existe toujours en le frappant régulièrement d’un coup de poing assuré. Une contraction comme positive réponse. Vous pouvez toujours tous baiser à loisir un à un ce vulgaire corps- socle voué à la punition en guise de rédemption mais vous n’atteindrez jamais ô grand jamais  son inestimable encéphale. Défier les pesants gravas du Chaos, contrôler, maitriser, enfin ! Saillant comme les jugements. Vaporeux comme une trace de Deroxat. Angulaire comme une pierre. Vif comme l’hyperconscience. Puissant comme un roman. Discipliné comme la perfection. Dissocié comme Dukan. Violent comme une barre à mine. Angoissé comme la crise. Renié comme l’illégitime. Asexué comme un spectre ailé. Echapper aux choix. Plus d’échec. S’emplir de vide. Vider le trop plein. Bouloter de subtils nectars si communément nommés  « connaissances ». Vomir le vil superflu. Devenir l’omniscience, l’onirique, la pureté, l’imperceptible. Devenir Dieu. Contempler l’horizon, pardonner. La miséricorde face à la maladive hostilité jalousant la transcendance.

Août 2003.

Vous êtes en estival festival. Je suis en psychiatrique hôpital. Le soir de ses vingt ans, trente huit kilos tourmentés et avinés sous trente cinq degrés, en amont d’une tour de quarante mètres, ont hésité. Finalement, ils n’ont pas sauté, un stylo Bic encre fine les a sauvés. J’ai atterri, autrement. La culpabilité est un virus.

C.

 

 

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