Article réalisé pour
Le lire dans son environnement original :
Liu Bolin, l’artiste invisible : FREEDOM über alles
Partie de cache-cache dans les locaux de la B.A.F. entre l’artiste chinois Liu Bolin et les graffeurs du collectif de la Farm Prod. Feever a assisté à ce remarquable jeu de dissimulation dont le maître mot est FREEDOM.
Photos: Gauthier Houba et Carolyne Missdigriz
Interview traduite du chinois par Flore, de la galerie Paris Beijing.
Bonjour. Vous êtes qui ?
Je suis Liu Bolin. Je viens de Chine et je disparais dans des décors.
Aujourd’hui, cette performance est une collaboration avec de jeunes artistes belges de la Farm Prod pour votre série « Camouflage ». Pour quelle raison vous fondez-vous dans les décors ?
J’aime beaucoup les graffitis, c’est quelque chose qui me plaît énormément. J’ai choisi le thème de la liberté avec la Farm Prod car c’est un thème très important pour tout artiste, je suis ravi de ce featuring.
Comment êtes-vous entré en contact avec ce collectif ?
C’est grâce à ma galerie qui a beaucoup travaillé pour réussir à les rencontrer. Ça a été assez compliqué, ce n’est pas si simple en fait, nous avons dû passer par plusieurs contacts intermédiaires pour finalement y parvenir !
Que représente la couleur rouge pour vous ? Elle semble récurrente dans l’ensemble de votre travail. Est-ce en rapport avec le patriotisme chinois ?
Cette couleur, en Europe et en Occident, a une évidente connotation politique, mais aussi particulièrement en Chine. Sauf que là-bas, c’est également la couleur du bonheur, comme par exemple les lanternes rouges que l’on accroche au nouvel an. Il s’agit donc d’un double sens.
Pourquoi le thème de la liberté pour cette œuvre aujourd’hui ?
Pour un artiste, la liberté est quelque chose de fondamental, comme pour tout individu au monde. De par cette importance capitale, chacun doit se battre, lutter pour ça. C’est même une attitude que l’on doit avoir.
Des artistes vous ont-ils influencé ?
Modigliani, c’est un artiste qui m’a extrêmement marqué depuis le début de mes études aux Beaux-Arts. Également Picasso et Andy Warhol.
Qu’est-ce qui vous fait bander ?
Pour moi, la force de l’art, c’est cette capacité à éveiller les consciences, c’est à ça que ça doit servir.
Qu’est-ce qui vous fait bader ?
Ce que je déteste le plus, c’est lorsque les gens qui ne comprennent pas l’art… parlent de l’art !
Vous faites référence à qui par exemple ?
Ça m’arrive souvent d’entendre des propos ou des discours justement sur l’art en général et ces gens ont tellement l’air de savoir ce qu’ils disent…
Quelle est votre impression sur Bruxelles ? Vous kiffez ?
Je suis très frustré car je ne vais pas avoir le temps de visiter les locaux de la B.A.F. où nous nous trouvons aujourd’hui avec ces 53 artistes. Je trouve ça génial et j’aurais bien aimé en faire le tour… Mais promis, je reviendrai. Je suis résolument super heureux de mon séjour à Bruxelles !
Une petite dédicace pour Feever ?
Oui, avec plaisir ! Euh, enfin tout à l’heure, parce que là… [De fait, voir ci-dessous]