Le Flesh Factory Festival 3 au Rockerill : Charleroi sous stéroïdes

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Le Flesh Factory Festival 3 au Rockerill : Charleroi sous stéroïdes

MUSIC

by   |  on septembre 18th, 2013  |  2 commentaires

 

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Arrêt de métro Providence, Charleroi. Du quai, climax en panoramique des fascinantes usines apocalyptiques de la ville. L’ une des meilleures raisons de vivre en Belgique. Contempler et intégrer un tel décor est une occasion trop rare, à moins de vivre à Détroit. Feever est aux portes de la fin du monde en mieux: Flesh Factory Festival 3here we come !

Crédit Photos : Carolyne Missdigriz

Le thème de cette année : le muscle.

Le Rockerill est implanté là. Il s’agit d’une ancienne et immense factory, forges tout feu tout flammes incluses, réhabilitée en espace modulable, artistique et (ré)créatif. Des milliers de mètres carrés à explorer, exploiter et réinventer. La précédente édition du Flesh Fest’ en 2011 m’avait réellement laissée sur le cul : Mad Max à la belge, un truc qui reste dans les annales et dans les bacchanales du cortex, hémisphère gauche. Donc hors de question de rater cette nouvelle édition, qui a eu lieu ce samedi 14 septembre.

Sous toutes ses formes, de la testostérone. La fête sous stéroïdes remplit ses promesses en ce sens. Au programme ? Battle de catch, musique amphétaminée et expo abdo-step bien gonflée. Franchir le seuil sous quarante mètres de hauteur de plafond est toujours chose impressionnante. L’arène se divise en 3 espaces scéniques : le Rockerill, les Forges et Providence / Cathédrale .

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Masque-bite et marteau-pilon

Il suffit ensuite de suivre les rails des charriots désaffectés pour débarquer pile poil devant le live breakcore d’ Anklepants. Vous savez, il s’agit de ce mec looké à la Nosferatu rehaussé d’un masque-bite, articulé selon les oscillations de distorsions vocales. Son masque a une valeur ajoutée légèrement hypnotique sur le public conquis.

Lorsque la salle se vide, c’est à coup sûr un nouveau set du Club Lady Man Catch qui se profile du côté de la grande salle Providence. Ceux-ci ponctuent les déconstructions musicales à tous les stages. Le public semble parfois quelque peu léthargique par rapport à ce qui se trame sur le ring. De mon côté, les yeux brillent et le coeur palpite au rythme des pinfall. Le catch, môme, c’était un dogme, le Père Noël pouvait toujours aller se rhabiller d’un leggings lamé et affronter The Undertaker sur Canal +pour espérer me vendre du rêve.

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R.D.A., noise-core citron-fraise et volupté

Lorsque sonne le glas du marteau-pillonage,des kayfabe et de la victoire de Mephisto, le plus compliqué est de choisir entre Rummelsnuff, soit deux germains post-RDA option prolétariat nostalgique qui, gonflés à bloc, scandent et chapeautent à pleins poumons quantité de  ritournelles de l’ère prusso-soviétique et reprises de Devo avec une ferveur communicative… Et Company Fuck, un homme-Malabar bigoût qui ré-interprète en mode karaoké des tubes d’Euro Dance (Real2Real inclu) version noise-core hystérique.

Plus tard, celui-ci animera un karaoké où tout est permis: chanter faux et saoul sur Bon Jovi, les Spice Girls ou sur Motorhead. Juste après les derniers battles sur le ring, avec notament la remarquable catcheuse Candy Girl, de la Wresling Alliance, je suis touchée par la grâce de cet homme nu, parfois à quatre pattes, Unas, qui hurle du punk épileptique sur des sons 8 bits super speed, et qui ponctue ses morceaux par de doux « Merci à vous les loulous! ». Ce set n’est qu’amour et presque volupté.

Pèlerinage intra-muros

Passant outre un avant-dernier set (dés)axé saveur gym-tonic quelque peu chaotique – mais qui ne jure toutefois pas avec l’état d’esprit initial de la soirée   je m’éclipse avec un pote migrant. Direction? Ce fameux quai de la station de métro Providence, à une vingtaine de mètres de la salle. Là, telle unekirsche auf dem pudding, le 360° des factory’s environnantes, déjà en ébullition dominicale, qui se dévoilent peu à peu lorsque s’enfouit la demi-lune. Il est environs six heures du mat’, les premiers trains-retour vers la capitale sont opérationnels.

Le retour sur Bruxelles n’est pas concevable sans un tour préalable dans le centre ville. Un petit pèlerinage de l’ère post-industrielle dont la messe se célèbre discrètement dans un rade proche de la gare, Jupiler et cacahuètes en ostie matinale. Les apôtres dézingués s’élèvent comme le score ascendant du flipper, la postérité se joue au bandit-manchot sous les ricanements des archanges travailleuses de nuit, confinées dans le halo brumeux du fumoir, à ne pas confondre avec les gogues, qui elles, se situent au fond à droite.

catch

Session de rattrapage

Cette ville prend systématiquement aux tripes et les vide davantage qu’un gros pot de triterpénoïdes. Bruxellois, comment est-ce concevable que certains d’entre vous n’aient jamais foulé ce sol fumant? Vous avez malencontreusement raté cette troisième édition du Flesh Factory Festival et vous cherchez une bonne excuse pour découvrir les environs? Sachez que la seconde édition annuelle des Apéros Industriels, chaque jeudi soir de 20h00 à 4h00 au Rockerill est déja entamée et vous attend bras ouverts. Sautez dans un train de la SNCB  avec votre Go Pass périmé et arrêtez vous à Marchienne-au-Pont. Sans déconner, passer une nuit dans les entrailles de ce lieu, ça vous forge la belgitude dans le profond-du-dedans, parole d’immigrée !

flesh fest 3


For Feever « La Culture sans Vaseline »

18 Sept 2013. 

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